Parution le 24 mars : Les trois vies d’Arminé, disponible à la MCA

par MCA | jeudi 23 mars 2023 | Actualités

Quand les crayons d’Aurel racontent l’incroyable vie d’une femme arménienne, mais aussi l’Arménie d’aujourd’hui, à travers les voyages de Fredo, chanteur des Ogres de Barback, sur la trace de ses racines…

Arminé est Arménienne. Elle vit à Gyumri quand, en 1988, un tremblement de terre dévaste cette région de l’Arménie et clôt sa première vie. Il lui faut alors se reconstruire et inventer ses vies futures. Arminé s’affranchit du destin et, avec une force inouïe et une soif d’indépendance, se lance dans des projets fous qui lui permettent de rester vivante pour bâtir sa deuxième puis sa troisième vie.

C’est Frédo Burguière, chanteur des Ogres de Barback, en quête de ses origines arméniennes, qui nous raconte l’histoire d’Arminé, dans un dispositif narratif ingénieux, renforcé par le travail du dessinateur Aurel, qui alterne textes illustrés, planches de bande dessinée et album photo dessiné pour nous guider à travers ce récit en partie autobiographique.

Frédo et Aurel, qui ont co-écrit le scénario, racontent sans mélodrame, mais avec humanité, sensibilité et quelques touches d’humour, l’histoire d’une femme qui se bat contre la fatalité depuis longtemps, dans un pays blessé. Les 3 vies d’Arminé n’est pas seulement l’histoire d’une femme, c’est aussi une façon de raconter un pays, de s’interroger sur nos origines et sur ce que nous en faisons, et de parler de nos différences culturelles.

Cette bande dessinée documentaire est préfacée par Simon Abkarian et complétée par un entretien avec l’historien Raymond Kévorkian.

Un jour, en Arménie, mon ami Daniel Arabian m’a dit ceci : “D’Istanbul à Marseille, une histoire arménienne digne d’un scénario de film dramatique… tu en as tous les 3 km !”

Partir en Arménie pour comprendre d’où l’on vient.

Partir en Arménie comme un voyage initiatique.

Partir en Arménie pour vivre une transition, la transition d’une vie d’insouciance avec celle d’une nouvelle vie qui s’annonce, avec des engagements, comme la venue d’un enfant.

Mais, arrivé en Arménie, se souvenir de saveurs, se souvenir du goût, d’une langue pourtant si peu parlée à la maison. Se souvenir de sa grand-mère arménienne née à Istanbul.

Arriver en Arménie et comprendre qu’on n’est pas si loin du pays de ses ancêtres, comprendre que ce pays n’existe plus et qu’il n’a peut-être jamais existé. Qu’on l’appelait empire.

Et, surtout, arriver en Arménie et rencontrer Arminé.

Arminé dont l’histoire personnelle pourrait être le reflet dans une parfaite métaphore de l’histoire de ce pays, de cet empire, de ce peuple. Jonché de drames, d’anéantissements et de renaissances. Avec au bout

du tunnel cette lumière, l’espoir, pour rester vivant quoi qu’il arrive, vivant avec force et envie.

Frédo