Intervention de Sévane Mardirossian

par | lundi 27 avril 2009 | Actualités

Intervention de Sévane Mardirossian, présidente de la Maison de la Culture Arménienne
de Sevran Livry-Gargan et de la Seine-Saint-Denis

Monsieur le Maire de Livry-Gargan,
Monsieur le Maire de Clichy-sous-Bois,
Monsieur le Vice-Président du Conseil Général,
Mesdames et Messieurs les Adjoints au Maire etConseillers municipaux,
Mesdames, Messieurs,

C’est avec des sentiments partagés que nous nous retrouvons en cette commémoration du 94ème anniversaire du génocide arménien de 1915.

En effet, à Istanbul aujourd’hui, on n’a jamais autant parlé des victimes de la barbarie turque ; les intellectuels lancent des pétitions demandant pardons aux Arméniens ; de plus en plus souvent on entent des Turcs retrouver les origines arméniennes du grand-mère ; dans les villages, on ne cache plus la présence ancestrale des Arméniens dont on raconte les histoires au touristes : on sait qu’ils sont partis « un jour, et ils ne sont jamais revenus ». Pour la première fois, une trentaine de personne ont commémorée le 24 avril à Istanbul…

On entend parler depuis quelques jours également de la signature d’une « feuille de route » pour l’ouverture de la frontière entre la Turquie et l’Arménie mais c’est là que le bât blesse. Sous quelle condition cette ouverture de frontière et pourquoi aujourd’hui ?
Serait-ce pour faire bonne figure devant l’Union Européenne qui relance Ankara devant des réformes qui stagnent depuis un moment maintenant ?
Serait-ce pour faire plaisir aux Américains qui pressent Ankara vers la reconnaissance ?
Et sous quelle condition ?
Sans reconnaissance du crime commis, sans demande de pardon, sans regret aucun de la part de la Turquie ? Sans conséquence pour une Turquie négationniste qui s’est créée sur le cadavre d’un peuple entier ?
Sans réparation envers un peuple à qui on a tout volé et qui a dû tout recommencer dans de nouveaux pays ?
Nos parents, grands-parents, arrières-grands-parents ont choisi la France, pays des Droits de l’Homme qui a su intégrer ces Arméniens qui venait par milliers d’on ne sait où.

Parmi eux, Sirouhie Kalkanadjian née Kuldérian, à qui nous rendons hommage aujourd’hui. Mme Kalkanadjian est née en 1904 en Anatolie dans la région de Chabin Karahissar. Elle a 11 ans au début des déportations. Elle perd sa sœur. Après avoir épousé M. Kalkanadjian, elle a une fille Virginie née en 1925. Mais le décès de son mari d’une maladie grave la laisse seule et elle s’installe alors chez son frère à Valence, avant d’arriver en région parisienne, à Livry-Gargan. Madame Kalkanadjian n’a pas pu être présente aujourd’hui, mais sa fille et son gendre sont eux présents.

C’est le destin de nombreux Arméniens qui ont dû vivre plusieurs vie : l’une en Turquie, une seconde dans les déserts d’Anatolie et de Syrie puis enfin dans leur pays d’accueil. C’est pourquoi nous ne nous contenterons pas d’un accord signé entre 2 portes avec la Turquie.
Nous souhaitons tous l’ouverture de la frontière, mais pas à n’importe quel prix. Nous ne pouvons pas laisser l’Etat arménien brader la mémoire de son peuple pour de simples potentialités économiques et devons rester vigilants.

Merci

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